Pédophilie dans l’Eglise : le n° 3 du Vatican reconnu coupable


Pédophilie dans l’Eglise : le n° 3 du Vatican reconnu coupable

Le cardinal australien George Pell est le plus haut responsable de l’Eglise catholique condamné dans une affaire de pédophilie. Sa peine reste à décider.

Le cardinal australien George Pell, n° 3 du Vatican, a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur mineur, devenant ainsi le plus haut responsable de l’Eglise catholique condamné dans une affaire de pédophilie, a annoncé mardi un tribunal australien. Ce ne sont pas les mots très durs du pape François, qui ont permis de lever le secret mais l’abandon d’autres poursuites pour des faits datant des années 1970.

Dimanche, concluant le sommet du Vatican sur les abus sexuels du clergé, le souverain pontife a dénoncé les « bourreaux » aux « cœurs anesthésiés par l’hypocrisie et le pouvoir ».

Ce mardi, le tribunal de Melbourne (Australie) a déclaré le cardinal de 77 ans coupable d’agressions sexuelles et de quatre chefs d’attentat à la pudeur contre deux enfants de chœur alors âgés de 12 et 13 ans, des faits commis dans la sacristie de la cathédrale Saint-Patrick-de-Melbourne dans les années 1990.

« Calomnies », répondait le cardinal

Longtemps le secret aura dominé, dans cette affaire, et pas seulement celui scellé par la peur. En mars 2013, la police de l’Etat de Victoria charge un groupe d’enquêteurs de travailler sur des accusations visant George Pell, archevêque de Melbourne et Sydney. L’existence de cette cellule ne sera révélée qu’en 2018, si bien que le prélat, membre du Collège des cardinaux depuis 2003, poursuivit sa carrière au sein de l’Eglise.

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En février 2014, il est choisi pour diriger le nouveau secrétariat à l’Economie, créé par le pape pour mettre de l’ordre dans les finances du Saint-Siège. Il devient à ce titre n° 3 du Vatican. La même année, à deux reprises, il témoigne devant la Commission royale sur les réponses institutionnelles apportées en Australie aux abus sexuels commis sur des enfants.

Il faut attendre 2016 pour que des fuites dans la presse fassent état des soupçons pesant sur le prélat. « Calomnies », répond-il. Les enquêteurs ont poursuivi leur travail.

Comment l’ecclésiaste a forcé ses deux enfants de chœur

Jusqu’au premier procès, qui s’est tenu en août et septembre 2018. Le prélat a continué de rejeter les accusations pesant sur lui et le jury n’était pas parvenu à une décision. Le tribunal de Melbourne indique qu’un nouveau procès a donc eu lieu à partir du 7 novembre. Une nouvelle « ordonnance de suppression » (« suppressing order ») interdisait aux médias toute mention de cette affaire, sous peine de poursuites. Le but – officiellement – était d’éviter d’influencer le jury, pour qu’il prenne cette fois une décision.

Au cours des quatre semaines d’audiences, George Pell, 77 ans, n’a pas été appelé à la barre. Le jury a assisté en audience publique à l’enregistrement vidéo d’une interview de la police australienne avec Pell, tenue à Rome en octobre 2016, dans laquelle il avait vigoureusement nié les accusations. Géant d’1,90m, Pell, pendant l’audience, a gardé le silence, le regard fixe.

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Même quand à la barre un homme de 35 ans a raconté comment l’ecclésiaste avait forcé ses deux enfants de chœur à se caresser et se masturber alors que lui-même était nu, avant de forcer l’un d’eux à une fellation puis à le déshabiller pour un rapport sexuel. C’était un dimanche après la messe, dans la sacristie de la cathédrale Saint-Patrick à Melbourne, en décembre 1996. Il avait encore agressé l’un des enfants de chœur en février 1997. Mais la victime est décédée en 2014.

La peine à laquelle le cardinal sera condamné n’a pas été fixée. Une nouvelle audience est prévue mercredi. Ses avocats ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel.

George Pell, qui avait pris congé de ses fonctions au Vatican pour se défendre, reste cependant sur le papier à la tête du secrétariat pour l’économie du Saint-Siège, soit le numéro trois du Vatican. L’information rendue publique ce mardi explique pourquoi, le 12 décembre dernier, le pape François a écarté Mgr Pell du conseil de neuf cardinaux chargé de l’aider à réformer la Curie, le gouvernement du Vatican.

Source : LeParisien


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